Lorsque Pierre Millotte s’est tourné vers les autres pour faire voir d’autres vies que la sienne, il a choisi de montrer les déplacements que nous effectuons hors de notre région : vacances, déplacements professionnels, week-end…, tous ces mouvements qui rythment nos vies.
Quelque cent personnes ont rempli les calendriers distribués en indiquant quand elles quittaient leur lieu de vie. Un code couleur par région de France (unique pour tous) a été utilisé, avec le blanc pour l’étranger. S’est révélé alors la diversité des vies de chacun, toutes différentes, qu’elles soient riches en couleurs ou qu’elles tirent vers un sage monochrome.

En parallèle, Pierre Millotte a photographié toutes les personnes dont les calendriers ont donné lieu a des tableaux, Lors de certaines expositions, ceux-ci ont été accompagnés des portraits et d’un court texte évoquant les déplacements effectués au cours de l’année.

Pour des petits formats, notamment, Pierre Millotte a recentré son regard sur la période estivale, moment des grandes migrations, qu’il a montrées dans des tableaux carrés d’une durée de trois mois.

Pierre Millotte a produit une série de petits formats à partir d’impression sur papier qui, tels des calendriers de l’avent, s’ouvrent et indiquent date, ville et adresse du séjour, assouvissant la curiosité du spectateur et lui permettant de rentrer davantage dans la vie réelle ou, en tout cas, de se laisser aller à la rêverie d’un passé succinctement évoqué.

Il n’y avait qu’un pas à faire pour changer l’échelle de ces Calendriers de déplacements et, du cadre de l’année, aller vers une vie entière. Au lieu de représenter une semaine, la ligne visualiserait une année et la longueur du tableau serait alors dictée par l’âge de la personne.
Certes, la mémoire ne permet pas toujours de se rappeler de tous les déplacements, mais les grandes périodes de la vie apparaissent avec une immédiateté que ne sauraient avoir les mots.