Garder trace de tous les lieux où l’on a vécu, de tous ceux où l’on a dormi et laissé un peu de soi-même. Les faire apparaître en couleur sur le plan de la ville. Ainsi sont nés ces tableaux topographiques dont la composition est ordonnancée par le seul hasard de la vie de l’individu représenté.

Afin de donner à voir la dimension temporelle que les plans de ville ne permettent pas d’appréhender, Pierre Millotte a expérimenté plusieurs méthodes, comme cette série dont chaque tableau s’arrête à un moment donné de la vie du sujet représenté et laisse deviner, par l’accumulation des rues, le cheminement de la vie.

Cette préoccupation de montrer le temps a fini par donner le jour à des tableaux chronologiques permettant de rendre visible le nombre exact de nuits passées dans la ville et de préciser, par la couleur, la rue qui abrita le sommeil (le blanc représentant l’absence dans la ville).
Le choix a été fait d’une durée de trois années pour chaque tableau, l’ensemble constituant ainsi une longue suite autobiographique.